Les 6e5 travaillent sur... "le poids des mots"
"LE POIDS DES MOTS"
Quelles sont les qualités d'une fille ? Quelles sont les spécificités d'un garçon ? Quels traits sont communs aux garçons et aux filles ? Ces questions sous-tendaient l'exercice auquel ont été confrontés les élèves de 6e5 lors d'une heure de vie de classe avec M.CHERCHOUR, leur professeur de Lettres, à l'occasion de la Journée internationale des Droits des Femmes. Au tableau, une trentaine de mots ; des verbes, des noms, des adjectifs comme "douceur", "bricoler", "force", "poils" et "fragile". Une consigne : Fais un tableau de trois colonnes, FILLE, GARCON et LES DEUX, et classe tous ces mots dans la colonne de ton choix, selon ce qui se rapporte selon toi le plus à une fille, à un garçon, ou aux deux. Après le classement, la confrontation des opinions en levant la main. Qui a mis "douceur" dans la colonne FILLE ? Une majorité de mains se lève. Qui a mis ce mot dans GARCON ? Aucune main. Qui l'a mis dans LES DEUX ? Quelques mains timides. Mot suivant : Qui a mis "protection" dans la colonne FILLE ? Aucune main levée. Qui l'a mis dans GARCON ? Une majorité. Qui l'a mis dans LES DEUX ? Quelques mains.
Les élèves se regardent, stupéfaits d'avoir à chaque fois évité les mêmes colonnes, sans se concerter pourtant. S'ensuit un débat : pourquoi attribue-t-on les qualités et défauts en fonction du sexe ? Les opinions se heurtent : réalité biologique, éducation familiale, stéréotypes dus à la Société. Les élèves débattent alors des représentations stéréotypées, s'indignent qu'elles existent pour la plupart, mais en valident tout de même certaines à l'unanimité "C'est mieux qu'une fille se rase les aisselles, les poils c'est moche sur une fille" par exemple. L'occasion en une heure de planter des graines : oui, il y a des différences biologiques, non, elles ne justifient aucune inégalité de perception ni de traitement d'un sexe ou de l'autre. Oui, les stéréotypes sont un cadre rassurant, mais aussi et surtout dégradant. Peu à peu, l'Ecole de la République fera germer les graines de l'égalité fille-garçon.